Je me réveillais en sursaut, poussant un petit cri de panique étranglé.

Dans un premier temps, je n’eu aucune idée de l’endroit où je me trouvais. Puis, au fur et à mesure que mon cerveau se remettait en marche, les souvenirs de la veille me revinrent en mémoire. J’étais chez Isa, dans sa chambre d’ami et tout allait bien. Je refermais les yeux quelque temps, histoire de chasser les derniers vestiges du cauchemars qui m’avait éveillée si violement puis me leva enfin en attrapant ma montre. 8h12. Cela allait, je n’avais pas trop fais la grasse matinée. Johannes avait déjà sûrement dû prévenir Isa de mon arrivée. Je me demandais comment elle l’avait pris d’ailleurs. Et ma nièce dont j’ignorais encore l’existence quelques heures plus tôt, savait-elle que j’étais là ?

Je m’étais écroulée tellement vite la veille au soir que ma valise était restée ouverte sur le lit double dans lequel j’avais dormis. Ma bougie, elle, était totalement fondue mais peu importe, le soleil était levé et ses faibles rayons hivernaux baignaient ma chambre d’une douce lumière laiteuse. A la lumière du jour, la pièce était bien moins inquiétante. En fait, c’était même assez coquet. Vieillot mais coquet. Cela me requinqua efficacement et ce fut même en chantonnant que j’enfilais un jeans délavé et un sweat à l’effigie du groupe Nightwish. Je pris tout de fois la peine de me maquiller un minimum, histoire d’avoir l’air présentable puis sortit de la chambre pour descendre à la recherche de la famille au rez-de-chaussée.

Etrangement, je me sentais vraiment bien. Je n’avais pas aussi bien dormis depuis longtemps. Finalement, ça me réussissait les maisons de film d’horreur. Enfin, de film d’horreur plus vraiment. Tout comme la chambre, à la lumière du jour, la maison prenait un aspect beaucoup moins lugubre. Ce n’était pas vraiment un petit nid douillet certes mais c’était tout de même plus vivable. Beaucoup plus vivable même.

C’est en chantonnant toujours que je parvins à trouver la cuisine, non sans peine étant donné que je n’avais pas encore eue l’occasion de visiter, et, y entendant du bruit, j’y entra dans un élan de bonne humeur.

- Bonjour tout le…

Je fus coupée dans mon élan lorsque, une fois entrée, je me retrouvais nez-à-nez avec un parfait étranger.

Assit à la table devant un bol de céréale, le jeune homme, qui devait avoir mon âge environ, me regardait avec un air étrange, presque attristé mais curieux à la fois. Tout comme Johannes, il était assez séduisant. En fait, il avait même presque une légère ressemblance avec mon hôte de la veille. Ses cheveux étaient lisses et châtains clair, lui frôlant les épaules. En revanche, il avait les yeux gris-bleu, comme Johannes et, tout comme ce dernier, des traits fins avec une mâchoire carrée. Par contre, contrairement à Johannes, il ne semblait pas décidé à prendre la parole. Un peu mal à l’aise, je cherchais un soutien du regard mais malheureusement, j’étais seule avec lui. Ainsi, je finis par prendre une profonde inspiration et lui fit mon plus beau sourire.

- Bonjour, Je suis Kristin, la sœur d’Isaline. Je suis arrivée hier soir.

- Je sais…

Ce fut-là sa seule réponse. Suite à quoi, il poussa un soupire et retourna à son bol sans rien ajouter ni même m’adresser un regard. Bonjour l’accueil. De toutes évidences, contrairement à Johannes, cet inconnu n’était pas autrement ravit de me voir ici.